



Pour la première fois de l’Histoire du Handball Sourds, nous avons décidé de mettre en avant les deux nouveaux clubs de cette année. Vous l’aurez deviné, il s’agit de Club Sportif des Sourds de Poitiers (C.S.S.P.) et de l’Association des Sourds de Tolosa (AST).
Dans cet article, nous allons nous intéresser à Maël BIN, qui fut l’un des acteurs de la création du handball sourd de Poitiers. Ce jeune homme a accepté de répondre à nos questions afin d’en savoir plus sur lui mais aussi, sur le parcours du CSS Poitiers qui a enfin vu le jour chez le Handball sourds. Mais ce n’est pas tout !
HANDBALL SOURDS (HBS) : Bonjour, pourriez-vous vous présenter, s’il vous plaît ?
MAËL BIN : Je m’appelle BIN Maël, j’ai 22 ans et je suis débutant au handball. Je joue chez CSS Poitiers, en tant que pivot. Je suis également secrétaire du Club Sportif des Sourds de Poitiers.HBS : D’où vous viennent l’idée et la volonté de créer une section Handball sourd au sein de l’association CSS Poitiers, surtout que vous affirmez n’avoir aucune expérience du handball ?
M. BIN : L’idée m’est venue lorsque j’ai eu envie de me mettre au sport et qu’aucun sport sourd proposé à Poitiers ne m’intéressait.
HBS : Comment s’est passée la création de la section ? Avez-vous pu trouver des joueurs facilement ? Avez-vous rencontré des difficultés lors de la création, lesquelles ?
M. BIN : Concernant la création de la section handball au sein du CSSP, elle n’a pas été difficile puisqu’on a eu le soutien du conseil d’administration depuis le début. Par contre pour trouver des joueurs, cela a été plus difficile, car certains joueurs se sont engagés puis ont changé d’avis au fil du temps. On s’est rapproché de l’école des Sourds de Poitiers pour recruter des jeunes, c’est pour cela que la majorité des joueurs de l’équipe est jeune (9 joueurs sur 12 sont encore étudiants). Côté administratif et financier, nous avons également rencontré des difficultés à trouver un dirigeant ainsi que les subventions et les sponsors.HBS : Quelle image vous vous faisiez du handball sourd ?
M. BIN : Plutôt bonne mais le handball sourd manque un peu de visibilité malgré un site internet de haute qualité. J’en profite pour féliciter Julien GOY pour sa nomination en tant que directeur sportif de la CFHBS.HBS : Avant de commencer le premier match, comment mesuriez-vous le niveau global du championnat de France ?
M. BIN : Je dirais correct… c’est un jeune sport sourd qui a vu le jour il y a 4 ans, cependant il y a des joueurs d’un très bon niveau. C’est bien dommage qu’il n’y ait pas encore d’équipe de France.
HBS : Lors de la Table ronde, à Limoges en 2018, vous étiez présent avec l’entraîneure Pauline TEXIER, vous veniez de découvrir que vous alliez tomber sur SSS Limoges, quelle était votre première réaction ?
M. BIN : Ma première réaction ? pour être honnête, de l’indignation ! Car nous venons de créer le club, on allait affronter les bulldozers du handball sourds (champions de France 2017-2018). J’aurais préféré commencer par un match contre ASTolosa qui débute comme nous. Je me souviens bien de Pauline, avec son air calme, elle essayait de nous rassurer en nous disant que démarrer l’année contre SSSLimoges permettrait d’évaluer le niveau global du handball sourd et mieux savoir à quoi s’attendre. Après tout c’est un sport compétitif !HBS : Parmi l’équipe, certains joueurs sont-ils licenciés dans un club d’entendants ?
M. BIN : Certains oui mais pas tous, par manque de temps et de moyens financiers. Le partenariat avec un club d’entendants est à envisager, ce qui pourrait peut-être permettre de proposer des tarifs avantageux pour ceux qui prennent une double licence.HBS : Qu’attendez-vous de Nicolas EVRARD, un joueur expérimenté avec une carrière dépassant parfois l’âge de la plupart de vos joueurs ?
M. BIN : En effet, nous avons la chance d’avoir Nicolas parmi nous, fort de 20 ans d’expérience sur le terrain, il nous donne des précieux conseils sur la technique du handball et surtout nous apporte un bon esprit d’équipe.HBS : Votre équipe a le privilège d’avoir une entraîneure, Pauline, est-elle une handballeuse ou une ancienne handballeuse ? Pensez-vous qu’elle pourrait être la clé de votre progression ?
M. BIN : Pauline est une ancienne handballeuse de niveau « excellence départementale ». Quelle question ! Evidemment qu’elle l’est déjà, nous avons beaucoup progressé en 2 matchs.
HBS : Votre équipe venait de subir une défaite écrasante contre Limoges sur le score de 4-45, quel était l’état d’esprit de votre équipe à ce moment-là ?
M. BIN : J’ai remarqué la déception chez certains joueurs car on espérait marquer plus de buts. L’équipe était découragée mais est restée soudée jusqu’au bout, cela donne envie de poursuivre la saison ensemble.HBS : Deux matchs se sont passés pour vous, selon vous, que faut-il faire pour que votre équipe progresse encore ? Quels points sont à travailler ?
M. BIN : Accepter et comprendre ses erreurs et bien-sûr s’entraîner régulièrement. Presque toute la base du handball est à travailler… bon courage Pauline (N.d.R. : entraîneure de Poitiers).HBS : Quelque chose à dire sur le handball sourd ?
M. BIN : Longue vie et le meilleur de son niveau au Handball Sourds !HBS : Je vous remercie d’avoir pris du temps à répondre aux questions. Bon courage pour la suite.
Questions posées par M. QUAGLIOTTI